Une exposition amusante pour manger sans penser aux calories

Le Musée de la santé Armand-Frappier, à Laval, a fait appel à lui pour créer Manger! L'exposition qui nourrit, un parcours original, amusant, bienveillant, qui sort des sentiers battus – et qui mise surtout sur le plaisir de manger.

L’établissement a commencé à travailler avec l’auteur de N’avalez pas tout ce qu’on vous dit(Nouvelle fenêtre) il y a deux ans. Ce dernier avait une exigence bien précise : parler de l’alimentation autrement tout en reflétant les connaissances scientifiques actuelles. Cette démarche a amené l’équipe du musée et le nutritionniste à développer une exposition axée notamment sur le plaisir de manger.

Le parcours se divise en trois thèmes : nourrir le corps, le plaisir de manger et l’alimentation durable. Au fil de la visite, les jeunes apprennent à mieux comprendre l’univers de l’alimentation dans son ensemble. Comment ce qu’on mange a-t-il un impact sur notre corps? Pourquoi l’alimentation reflète-t-elle les différences culturelles? Comment les aliments passent-ils de la terre à l’assiette? Voilà quelques questions auxquelles a voulu répondre Bernard Lavallée de façon colorée et éducative.

Une activité en laboratoire permet également aux participants et participantes d’observer les composants d’un aliment au microscope et de deviner de quoi il s’agit.

Favoriser la bienveillance en alimentation

Vous ne trouverez pas de conseils nutritionnels ici! Car justement, pour Bernard Lavallée, il est essentiel de s’éloigner d’une vision prescriptive de l’alimentation pour faire place à une analyse plus globale alliant le plaisir à la santé.

« Aucun aliment ou comportement alimentaire n’est présenté comme étant négatif ou pas bon. C’était important pour moi que personne ne sorte de l’exposition avec un sentiment de culpabilité. »

L’ouverture et la confiance de l’équipe du Musée de la santé Armand-Frappier envers la vision du nutritionniste ont permis cette approche. Il s’agit, d’après Bernard Lavallée, du futur de la nutrition. Il s’interroge sur la pertinence de prodiguer des recommandations alimentaires hors d’un contexte de consultation. C’est pourquoi ce dernier privilégie un regard plus large qui inclut les multiples facettes de la santé, comme le plaisir.

S’amuser dans la cuisine

Le premier réflexe quand on parle d’alimentation est de penser aux répercussions qu’ont les aliments sur le corps, observe le nutritionniste. La réalité est que la santé demeure beaucoup plus large que ça. Elle implique le bien-être physique, mais aussi le bien-être mental et social. C’est là que le plaisir devient un joueur indispensable dans l’assiette.

La seconde partie de l’exposition se concentre sur ces notions à travers les cinq sens. Ici, les jeunes peuvent toucher et sentir des aliments en plus d’entendre les bruits produits en cuisinant.

Par souci de représentativité, notamment pour mieux rejoindre les groupes scolaires de la région, le nutritionniste a trouvé essentiel que les repas présentés reflètent les différentes communautés culturelles de Laval.

Ainsi, des capsules vidéo montrent des habitants et habitantes de la ville célébrant leur culture à travers la nourriture. Qu’elles viennent d’Haïti, de la Colombie, de l’Égypte ou d’ailleurs, des personnes parlent de leur recette favorite et de la façon dont leurs origines et leur communauté influence le contenu de leur assiette.

L’alimentation a toujours été en lien avec ma famille, explique Bernard Lavallée. J’ai des origines québécoises et égyptiennes. Je vois comment un aliment d’une culture ou de l’autre me ramène à différentes parties de moi.

D’où viennent les aliments?

Comme l’ensemble de la population, les jeunes en connaissent peu sur la provenance de leurs aliments. L’exposition offre donc une analyse des systèmes alimentaires – de la production des semences à l’assiette – et des solutions possibles, comme l’achat local, pour optimiser celles-ci afin de protéger les ressources naturelles ainsi que les personnes travaillant au sein de l’industrie.

On a mis l’accent sur les solutions pour éviter de générer de l'écoanxiété chez les jeunes. Les solutions proposées ne reposent pas entièrement sur les épaules des gens, précise Bernard Lavallée. Elles bénéficient aussi du soutien des gouvernements et de l’industrie.

Des animateurs et animatrices guident les visiteurs et visiteuses pendant le parcours, ce qui rend l’exposition accessible même aux jeunes enfants.