Ronan Ulliac a mis la touche finale à un parcours étincelant lundi soir à la finale des Chefs! Le méticuleux jeune cuistot originaire de Nantes, en France, a été couronné grand vainqueur de la 12e saison de la compétition culinaire.
La finale, je l’ai vraiment mieux vécue que les autres émissions, même si ça c’était bien passé aussi. [...] Mon objectif en allant là, c’était d’atteindre la finale. Après, quoi qu’il arrive, c’était déjà gagné pour moi
, a expliqué celui qui travaille derrière les fourneaux de la Maison Boulud de Montréal, en tant que sous-chef. Il s’est donc lancé dans l'ultime défi avec confiance et sérénité.
Dans cette dernière émission, les finalistes avaient 5 heures pour réaliser une entrée chaude, une entrée froide, un plat principal et un dessert inspirés des quatre saisons. Cela laissait libre cours à une créativité sans bornes pour les trois chefs en lice, qui avaient accès à des produits de toute sorte, pas forcément de saison.
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Dès le premier service, Ronan a épaté les juges avec ses entrées froide et chaude, un crudo de loup de mer (bar commun) agrémenté de framboises et du foie gras poêlé aux kakis et girolles, jus au poivre des dunes. Les chefs du jury n’ont rien trouvé à redire sur ses créations.
Le perfectionniste a pris un risque quand, moins d’une minute avant d’envoyer les assiettes aux juges, il a remis le foie gras au feu pour atteindre la température idéale.
Il est passé à la deuxième partie du défi, le service du plat principal et du dessert, avec comme dernier concurrent Michael Ho, après l’élimination d’Élodie Larivière. Les entrées de cette dernière avaient été moins réussies au goût des juges.
Son entrée chaude et son dessert, des choux farcis avec une crème légère à l’orange et un sorbet à l’orange dont il a terminé le dressage des assiettes à la dernière seconde, lui ont permis de devancer de peu Michael, après un décompte très serré des notes du jury.
« Ce soir, tout était bon. Ça s’est joué sur des microdétails. »
Comme plat principal inspiré du printemps, le cuistot originaire de la Loire a servi du veau de lait accompagné de purée de carottes, de carottes fanes et d’une tranche de prune, avec du jus au porto. Pour moi, c’est un plat principal sans faute
, a déclaré Pasquale Vari, membre du jury.
L'expérience des grandes cuisines
Formé dans des restaurants étoilés en France, puis passé dans les cuisines du restaurant new-yorkais Daniel, du grand chef français Daniel Boulud (comme la Maison Boulud), Ronan Ulliac, 28 ans, est établi à Montréal depuis 2019.
Il a travaillé au Europea de Jérôme Ferrer puis à La Chronique, deux grandes adresses de cuisine française moderne dans la métropole québécoise, avant d’aboutir au chic restaurant du Ritz-Carlton Montréal.
Sa rigueur et sa maîtrise des techniques culinaires ont été payantes tout au long de l’aventure.
J’ai souvent travaillé dans des établissements où il fallait une certaine constance, une certaine rigueur, donc ça a sûrement joué pour moi.
Mention spéciale pour son attention au détail, lui qui a méthodiquement épluché ses petits pois verts pour son entrée froide de crudo de loup de mer aux framboises.
Je suis quelqu’un de calme, même dans la vie de tous les jours, et je me dis toujours qu’il vaut mieux réfléchir avant d’agir, ça t’amènera plus loin.
Une brigade soudée
Ce qu’il retient de son passage à l’émission? C’est surtout la camaraderie développée avec les autres participants et participantes; la brigade a dû passer beaucoup de temps ensemble, confinée à l’hôtel.
Les 12 autres candidates et candidats de cette saison étaient présents pour lui donner une accolade et sabrer le champagne après le dévoilement de sa victoire.
La brigade cette année était investie; une brigade qui était là pour la compétition, mais aussi pour l’amitié, la fraternité. Il y avait un respect énorme en cuisine et c’était beau à voir
, a réagi le chef et juge Normand Laprise.
L’avenir professionnel de Ronan après Les chefs! n’est pas tout tracé, mais le jeune homme ne se voit nulle part ailleurs que dans des cuisines. C’est un métier qui me passionne et je ne me verrais pas faire autre chose. [...] Ça se passe très bien là où je suis actuellement [la Maison Boulud]
, a-t-il résumé.
Avec sa victoire, il a remporté le grand prix d’une valeur de 55 000 $. Il succède au chef Jean-Christophe Beaudin, qui avait été couronné l’an dernier.
Michael Ho et Élodie Larivière, à la seconde et à la troisième place, repartent avec des bourses de 15 000 $ et 5000 $, respectivement.
