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Partir à la rencontre de gens passionnés de leurs produits est une belle occasion d'enrichir notre culture culinaire.  | Photo : O’Gleman Média / Daphné Caron et Nicolas Gauthier

Le garde-manger québécois a tellement à offrir! L’agrotourisme, c’est une invitation à parcourir nos magnifiques routes de campagne pour (re)découvrir tout ce qui pousse, broute, s’affine, lève, fermente et barbote chez nous, en plus de rencontrer les gens passionnés et passionnants qui nous donnent accès à des saveurs de proximité. Inspiré? Voici 10 raisons pour souligner à quel point il est alléchant de mettre l’agrotourisme au menu!

Par Julie Aubé

1. Multiplier les plaisirs.
L’agrotourisme rime avec plaisir. Le plaisir de prendre l’air à la campagne, de réduire la cadence, de profiter des beautés de chaque saison, de rencontrer des gens inspirants, de contempler des paysages époustouflants, de vivre des expériences extraordinaires, de savourer des aliments on ne peut plus-frais, de passer du temps en famille ou entre amis, de s’inspirer à cuisiner les produits de saison… Rien de tel que d’enrichir notre identité culinaire et notre culture agroalimentaire dans un savoureux contexte de plaisir, propice aux apprentissages.

2.Cultiver sa culture agroalimentaire.
Avec le plaisir comme toile de fond, l’agrotourisme offre un contexte idéal pour en apprendre davantage sur les aliments et la façon dont ils sont cultivés, élevés ou fabriqués. Comme agrotouriste, on s’éveille aux réalités et aux savoir-faire des métiers d’agriculteurs et d’artisans gourmands. Ce faisant, on se transforme en mangeurs plus curieux, sensibles, reconnaissants et, petit à petit, plus engagés à l’égard de nos choix alimentaires.

3.Savourer les aliments saisonniers d’ici.
Lorsqu’on fait de l’agrotourisme et qu’on visite des agriculteurs et artisans gourmands, on fait le plein d’aliments locaux. En privilégiant les saveurs de proximité au fil des saisons, on contribue à diminuer, entre autres, le kilométrage alimentaire et l’emballage requis pour protéger les aliments voyageurs.

Faire le plein d'aliments locaux au fil des saisons.
Faire le plein d'aliments locaux au fil des saisons.  | Photo : O’Gleman Média / Daphné Caron et Nicolas Gauthier

4.Redonner un visage aux aliments.
Peu d’urbains fréquentent régulièrement les producteurs. L’agrotourisme offre une formidable occasion de reconnexion, en permettant d’associer des histoires, des visages et des paysages aux aliments. On troque les aliments anonymes pour des assiettes qui se gorgent de sens grâce aux souvenirs des lieux, des rencontres et des expériences vécues au fil de nos visites de fermes. Les rencontres entre mangeurs et producteurs enrichissent le quotidien de chacun : nos assiettes ont dorénavant des prénoms et des visages, mais les agriculteurs aussi aiment associer des visages aux gens qu’ils nourrissent!

5. Diminuer le gaspillage.
L’agrotourisme nous rend témoin de l’ampleur du travail quotidien qui se cache dans la botte de carottes, le fromage fermier ou la miche de pain au blé local. Les aliments prennent davantage de valeur à nos yeux et, ce faisant, on développe une réelle allergie au gaspillage et une créativité culinaire stimulée par l’envie de ne rien perdre de nos précieux produits!

Quel plaisir de se rendre au marché pour découvrir de nouveaux étals de fromages.
Quel plaisir de se rendre au marché pour découvrir de nouveaux étals de fromages.  | Photo : O’Gleman Média / Sabina Merabet

6. Réduire les intermédiaires.
Produire avec un souci pour l’environnement et le bien-être des animaux peut se traduire par un prix plus élevé. Or, moins les intermédiaires sont nombreux entre producteurs et mangeurs, plus l’effet sur le portefeuille de chacun sera positif. Raison de plus pour aller les rencontrer directement à la ferme ou au marché. En parallèle, on profite des aliments qui sont en saison, généralement offerts à prix alléchants lorsqu’ils sont abondants.

7.Nourrir une agriculture correspondant à ses valeurs.
Au fil des visites et des rencontres entre mangeurs et producteurs, nos valeurs alimentaires s’affinent peu à peu. On devient plus sensible, plus conscient, et plus nombreux à avoir envie de participer à construire un système alimentaire juste, vert et vivant, fier de son identité et de sa saisonnalité, créatif et généreux pour tous, aujourd’hui et demain.

Parcourir nos routes à la rencontre des vignobles québécois c'est encouragée l'alimentation locale.
Parcourir nos routes à la rencontre des vignobles québécois c'est encouragée l'alimentation locale. | Photo : O’Gleman Média / Pascale Rémond

8. Favoriser la vitalité des régions nourricières.
Visiter une ferme familiale de petits fruits vous amènera peut-être à vous arrêter au vignoble voisin ou à la fromagerie du village. Vous déciderez peut-être aussi de prolonger votre séjour à une table régionale ou à l’auberge. Parcourir nos routes à la rencontre des agriculteurs, éleveurs et artisans gourmands, c’est encourager non seulement l’alimentation locale, mais aussi des modes de vie qui gardent vivants le territoire et ses communautés rurales.

9.Contribuer au développement du goût des enfants.
Les enfants aiment ce qu’ils connaissent. Comme ils apprennent à connaître ce à quoi ils sont exposés, les sorties agrotouristiques en famille sont d’excellentes portes d’entrée sur un univers foisonnant de découvertes. Des potagers aux vergers, en passant par la fromagerie et les élevages, les enfants découvrent d’où viennent les aliments qui se retrouvent dans leur assiette. Ce faisant, ils souhaitent plus souvent y goûter, voire les cuisiner avec vous!

10. Prendre plaisir à cuisiner.
On revient d’une escapade agrotouristique la glacière et les sacs pleins de produits qui nous inspirent à cuisiner plus, plus souvent, à partir d’ingrédients de base. On tend à laisser de côté plus souvent les produits très transformés et suremballés au profit des goûts frais, authentiques, sensés. On suit les trucs du maraîcher pour cuisiner une nouvelle verdure. On ressort la recette de croustade aux petits fruits de notre mère. On se réunit pour cuisiner et partager le festin de saveurs récoltées. En se réappropriant notre cuisine pour y préparer soi-même ses repas à partir d’aliments d’ici, on se reconnecte à une alimentation saine, tant pour nous que pour les producteurs et la planète.

Convaincu? Alors on se croise à la ferme cet été!


Julie Aubé est nutritionniste spécialisée en agrotourisme, conférencière, conceptrice et organisatrice des évènements Prenez le champ! etauteure du guide Prenez le champ! aux Éditions de l'Homme (2016).

Partir à la rencontre de gens passionnés de leurs produits est une belle occasion d'enrichir notre culture culinaire.  | Photo : O’Gleman Média / Daphné Caron et Nicolas Gauthier