Colossal: un film de monstres pas comme les autres
Anne Hathaway brille dans ce film féministe et fantaisiste, à voir sur ICI Télé le 30 mars, à 23 h 30.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que lorsqu’on attrape Gloria, dans ce film signé de l’Espagnol Nacho Vigalondo en 2016, elle est mal en point.
Virée de chez son petit ami et alcoolique au point de laisser sa vie dériver sans but, elle décide de se donner une nouvelle chance et de quitter New York pour retrouver sa ville natale et renouer avec son ami d’enfance. Toutefois, l’univers lui réserve toute une surprise: un monstre géant, qui détruit Séoul, semble répondre directement aux mouvements qu’elle fait lorsqu’elle marche, à une heure précise, dans un parc.
Une femme, un monstre et beaucoup d’humour
L’idée est bien sûr farfelue, mais Colossal fait partie de ces petits films étranges et malins qui marient avec un sens de l’équilibre captivant les codes des films de monstres et ceux des films d’héroïnes en détresse, en en profitant pour leur redonner une fraîcheur bienvenue.
On frémit, on rit et on s’enthousiasme: le film d’épouvante n’a peut-être pas trouvé un chef-d’œuvre, mais il a assurément déniché un fleuron.
Citant autant Godzilla que Cloverfield, Under the Skin et Pacific Rim, en passant par Barfly, Colossal parvient en effet à maintenir tout du long une intrigue surprenante, légère et drôle qui ose et endosse un parallèle pour le moins inusité entre un monstre destructeur et une jeune femme au destin en mille morceaux.
À bas le patriarcat!
Certes, les films de monstres ont presque inscrit dans leur ADN l’usage de métaphores. Celle de Colossal est toutefois rusée, car il ne s’agit pas d’épouser le cliché de la femme détruite qui est comme un monstre ruinant tout sur son passage, mais plutôt de créer cette image forte et nouvelle:
entourée d’hommes qui se sont mis en tête qu’ils pouvaient tout décider pour elle, la femme devient symboliquement ce monstre qui s’affranchit en combattant sans retenue la violence des hommes et du patriarcat! Oui, bien avant Barbie!
Anne Hathaway, la bonne surprise
Il faut le souligner, c’est aussi la présence inattendue d’Anne Hathaway dans ce film féministe et fantaisiste qui séduit.
Habituellement plus mécanique et un peu moins inspirée, l’actrice paraît avoir trouvé en Gloria de quoi –enfin – exprimer plus et mieux.
Dans ce rôle de fille en déroute, elle se laisse aller à endosser une panoplie regard hagard – cheveux gras – intensité héroïque
qui lui va comme un gant, ce qui lui permet, en outre, de faire lorgner son jeu vers des aspects plus physiques et même burlesques, en bourrant sa Gloria de tics qui la rendent aussi pathétique qu’attachante. Vive les monstres!
Colossal, à voir le samedi 30 mars à 23 h 30, sur ICI Télé
La bande-annonce (source : YouTube).