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Africville, le quartier afro-descendant d'Halifax rayé de la carte

Un village se trouve près d'un cours d'eau.
Africville en 1964PHOTO : Bibliothèque et Archives Canada
Publié le 9 mai 2024

La communauté noire s'est implantée en Nouvelle-Écosse dès 1761. Elle s'est surtout fait connaître grâce à Africville, un quartier en périphérie d'Halifax. L'historienne Stéphanie St-Pierre raconte comment, de 1964 à 1969, les habitants de ce quartier ont été expropriés.

Les premiers habitants noirs de la Nouvelle-Écosse s’y installent en raison du mouvement des loyalistes, après la guerre d’indépendance américaine. En 1779, les Britanniques leur promettent la liberté et une ferme. Environ 3000 d’entre eux acceptent cette proposition en Nouvelle-Écosse.

Africville prend forme vers la fin du 18e siècle dans le bassin de Bedford, à Halifax. Vers la moitié du 19e siècle, beaucoup de ses habitants travaillent dans l’industrie ferroviaire comme porteurs de bagages. « C’était un des seuls emplois qui étaient disponibles pour les personnes noires », rappelle Stéphanie St-Pierre. La plupart des femmes travaillent dans les services, comme domestiques, dans une prison et dans un hôpital.

Africville est également composée de Marrons jamaïcains et d’autres personnes noires, arrivés après la guerre de 1812 entre les États-Unis et la Grande-Bretagne. « C’était une communauté qui était vraiment tissée serrée », souligne l’historienne.

La ville d’Halifax malmène Africville très tôt. En 1854, elle construit un chemin de fer qui divise la ville. Plus tard, une usine de fabrication d’engrais, des abattoirs, une prison et un hôpital pour maladies infectieuses y sont érigés. Halifax déplace même un dépotoir près d’Africville. Ce dépotoir adjacent donne une mauvaise réputation à la communauté. En 1964, des expropriations commencent à se produire.

En 2010, la ville de Halifax présente des excuses officielles à la communauté afro-écossaise. En 2012, le musée d’Africville, dans une reproduction de l’église du village, est inauguré. Les anciens habitants d’Africville reçoivent un dédommagement, mais il est peu généreux.

« Africville est devenue essentiellement le symbole de la lutte contre le racisme et la ségrégation, que ce soit ici, que ce soit ailleurs », conclut Stéphanie St-Pierre.

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