« J'ai vieilli de 30 ans en 6 mois et demi. » En discutant à bâtons rompus avec Rebecca Makonnen, Mike Ward revient sur la saga judiciaire qui l'a opposé à Jérémy Gabriel, une période sombre de sa vie qui lui a coûté beaucoup financièrement, mentalement et physiquement. L'humoriste qui aime sonder les limites de la liberté d'expression affirme qu'il a tourné la page et souhaite avancer vers d'autres projets qui le passionnent.
« Je me suis tout le temps fait rire pour m’empêcher de pleurer. C’est pour ça que je fais ce genre d’humour. Je suis incapable de vivre une situation dramatique sans faire un gag. »
Mike Ward se remémore avec une certaine nostalgie ses premiers pas comme humoriste. Il raconte à Rebecca Makonnen que c’est grâce à sa première peine d’amour, vécue à l’adolescence, qu’il découvre que seul l’humour lui convient comme remède. Ses premières blagues sont d’abord adressées à lui-même pour se remonter le moral.
« Au Québec, la ligne [du bon goût] change tout le temps. En tant qu’humoriste, il faut savoir où elle est et où tu es prêt à aller. »
Au fil des ans, Mike Ward s’est taillé une réputation d’humoriste subversif. Il explique à l’animatrice que, pour lui, tester les limites de l’humour avec son public est une valse qu’il aime jouer. Ses valeurs de gauche et son vocabulaire de droite lui permettent de se mesurer à différents publics et d’évoluer comme artiste.
« Je sais ce qui est acceptable, mais je vais toujours un peu plus loin. Quand je sens que je perds le public, je reviens, c’est un jeu que je fais avec lui. »
Au court de l’entretien, Mike Ward se prononce sur Sous écoute, l’un des balados les plus écoutés dans la francophonie qui réunit plus de 2 millions d’auditeurs et auditrices par mois. Il est fier de cette entité qui évolue sans cesse et qui l’a fait retomber amoureux de l’humour. Cet espace sécuritaire pour les humoristes, qu’il qualifie de « Tout le monde en parle des jeunes », est également un lieu où la relève peut briller et faire décoller sa carrière.
« Je veux que le monde se rappelle davantage comment j’étais [comme personne] dans les coulisses que sur scène. »