•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Des occupants du parc CRAB manifestent à Victoria pour « avoir une voix »

Mathieu Pacheco Ramirez, assis sur la pelouse devant l'Assemblée législative, à Victoria, le 8 mai 2024.

À 26 ans, le Montréalais Mathieu Pacheco Ramirez a connu plusieurs périodes d'itinérance. Actuellement, il vit dans le parc CRAB et est venu devant l'Assemblée législative pour défendre ses droits et dénoncer les inégalités vécues par les personnes sans-abri.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Une dizaine d'occupants du parc CRAB de Vancouver, et leurs alliés, sont venus manifester mercredi devant l’Assemblée législative, à Victoria.

Alors que le réaménagement de leur village de tentes ne fait pas l’unanimité, ils se sont rendus dans la capitale avec leurs moyens limités pour « avoir une voix », comme l'explique Mathieu Pacheco Ramirez, 26 ans, qui vit dans le parc.

« J'ai été itinérant, un bon moment [...] à Montréal étant plus jeune in and out. J'ai eu de l'argent, j'ai eu des logements, j'ai eu des [jobs], j'ai déjà été un citoyen complètement accompli », raconte celui qui est arrivé en Colombie-Britannique il y a environ un an pour récolter des fruits dans la vallée de l’Okanagan.

Oui, peut-être, on est itinérant, on a des passes difficiles, cette place là [le parc CRAB] a aidé beaucoup de gens à se reprendre, à se ressortir de la rue, à avoir un toit sur la tête, que ce soit les donations, les tentes ou quoi que ce soit.

Une citation de Mathieu Pacheco Ramirez, occupant du parc CRAB

Désormais, le Montréalais vit dans le parc CRAB et dénonce le fait que beaucoup de gens ont perdu leurs tentes, leurs biens, sans pouvoir rien dire lors du nettoyage. Pour lui, manifester à Victoria vise à défendre les droits des personnes sans-abri et à dénoncer les inégalités qu'elles subissent.

Avec ce déplacement dans la capitale, les occupants du parc CRAB voulaient rencontrer des parlementaires pour que leurs expertises sous-évaluées et ignorées soient enfin prises en compte par le gouvernement, précise un communiqué de presse.

La députée de Vancouver-Mount Pleasant Joan Phillip devant l'Assemblée législative discute avec des personnes.

À midi, seule la députée de Vancouver-Mount Pleasant, Joan Phillip, était venue rencontrer les manifestants.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Seulement, à midi, une seule élue s’était déplacée : la députée de Vancouver-Mount Pleasant, Joan Phillip, accompagnée de son mari, le grand chef Stewart Phillip, président de l'Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique. La députée a expliqué vouloir que les droits de la personne des gens vivant dans le parc CRAB soient protégés.

En tant que province et membre de l'Assemblée législative, nous avons fait tout ce que nous pouvons pour offrir des logements abordables, mais c’est un défi.

Une citation de Joan Phillip, députée de Vancouver-Mount Pleasant

Certains occupants ont déploré avec émotion ce qu’ils considèrent comme une absence de considération de la part des représentants politiques.

Andrew Hirschpold, qui a connu l’itinérance, a pris la parole, de l'émotion dans la voix. Je ne peux pas m'empêcher de remarquer combien de politiciens sont ici à mes côtés en ce moment. Zéro. [...] Zéro politicien à l'exception de la députée de ma circonscription [et] du chef [Stewart Phillip].

Je pensais que c’est ce que vous êtes censé faire en tant que citoyen, venir voir le gouvernement et leur parler, mais ils ne me parlent pas. [...] Nous ne sommes [pourtant] pas du tout menaçants.

Une citation de Andrew Hirschpold, ancien occupant du parc CRAB

Alors qu’il a désormais un logement, Andrew Hirschpold a notamment évoqué la présence d'insectes et le manque de chauffage du bâtiment.

Des refus de logements, selon le ministre Kahlon

En mêlée de presse, le ministre du Logement, Ravi Kahlon, a déclaré que tous les occupants du parc CRAB se sont vu offrir des logements, sans en préciser le type. Il a regretté que des options qui leur ont été offertes aient été refusées.

Je ne peux pas expliquer pourquoi ils rejettent [ces offres de logement]. Certains d'entre eux ont même refusé de nous parler, ce qui rend la tâche très difficile lorsqu'il s'agit d'essayer de déterminer le type de logement dont les gens ont réellement besoin.

Une citation de Ravi Kahlon, ministre du Logement

Il a qualifié la situation de frustrante et s’est réjoui que plus de 90 occupants du parc aient désormais un logement.

Des tentes et des personnes devant l'Assemblée législative, le 8 mai 2024.

Une dizaine de personnes vivant dans le parc CRAB de Vancouver, et des alliés, sont venues manifester devant l’Assemblée législative, à Victoria, le 8 mai 2024, dans l'espoir de parler avec des élus.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Fiona York, qui défend les personnes vivant dans le campement, a qualifié le manque d'intérêt des élus de décevant, mais s'est dite inspirée par la solidarité de personnes sans-abri et de militants de Victoria venus les soutenir.

Ce n'est pas vraiment surprenant, décevant, mais pas vraiment surprenant [que les députés ne soient pas venus]. Vous savez, nous sommes venus ici et nous avons montré nos visages et [proposé] de discuter. On ne peut pas dire que nous n’avons pas essayé de faire cet effort pour avoir cette discussion.

Une citation de Fiona York, défenseuse des occupants du parc CRAB

Germain Le Chapelain, un Français qui agit comme bénévole auprès des résidents, les a accompagnés avec sa voiture. Pour lui, il est important de se parler. Il pense qu’il y aurait dû avoir une délégation avec au bas mot 10 % des députés qui auraient dû les recevoir pour, dit-il, se regarder les yeux dans les yeux.

Mathieu Pacheco Ramirez, lui, ne perd pas espoir. J'ai eu tout plein de boulots, j'ai été acteur, j'ai été dans la toiture, la construction, le marketing, la restauration, j'ai touché à peu près tous les domaines. [...] J’essaie de m'en sortir. Donc, je continue à aller de l'avant et [à] chercher du boulot.

Des autorités, il aimerait cependant qu’elles proposent un endroit sécuritaire où il n’y aurait pas besoin de toujours recommencer à zéro par peur de perdre [ses] affaires, [ses] biens. Il aimerait aussi davantage un plus grand accès à des soins en santé mentale.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Colombie-Britanique

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Colombie-Britanique.