Les prix Pulitzer 2024 marqués par la guerre à Gaza
Le New York Times a remporté un prix Pulitzer en journalisme international.
Photo : Reuters / SHANNON STAPLETON
La guerre à Gaza a été au cœur des différents prix Pulitzer attribués lundi, ces récompenses annuelles de la presse et de la littérature américaine décernant notamment une mention spéciale pour les journalistes couvrant le conflit entre Israël et le Hamas.
Le New York Times a remporté un prix Pulitzer en journalisme international pour sa couverture vaste et révélatrice de l'attaque létale du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre
ainsi que pour sa couverture de la réponse radicale et mortelle des forces armées israéliennes
.
L'agence de presse Reuters a remporté un prix dans la catégorie photographie d'actualité pour sa couverture brute et immédiate
de l'attaque du 7 octobre et des représailles d'Israël.
Et une mention spéciale a tenu à reconnaître les journalistes et employés de médias qui couvrent la guerre à Gaza
.
Ce conflit a également coûté la vie à des poètes et à des écrivains
, explique le comité Pulitzer, organe de l'Université Columbia.
La prestigieuse université new-yorkaise se trouve actuellement au cœur de la controverse, après être devenue l'épicentre des manifestations propalestiniennes sur les campus américains.
La direction de Columbia a fait appel à la police fin avril pour déloger des étudiants qui avaient dressé un campement, puis quelques jours plus tard pour déloger des manifestants qui s'étaient barricadés dans un bâtiment.
La police a fortement restreint l'accès de ces opérations à la presse et a menacé d'arrêter les étudiants journalistes qui souhaitaient couvrir l'événement.
Dans un article paru ce week-end, deux responsables du journal étudiant de Columbia ont accusé la direction de l'université d'avoir mené une répression
du travail de journalisme de ces étudiants, notamment par ses exigences de transmettre certaines vidéos et photos des événements.
Éloges pour les médias qui prennent des risques
Cette édition des prix Pulitzer a aussi honoré l'opposant russe emprisonné Vladimir Kara-Mourza pour ses articles passionnés écrits au péril de sa vie depuis sa cellule de prison
, mettant en lumière les risques pris par la dissidence dans la Russie de Vladimir Poutine
et plaidant pour un avenir démocratique dans son pays
.
Vladimir Kara-Mourza dans une cellule d'un tribunal de Moscou en octobre 2022.
Photo : Getty Images / Natalia Kolesnikova / AFP
Collaborateur du Washington Post, Vladimir Kara-Mourza purge une peine de 25 ans de prison, à laquelle il a été condamné en avril 2023 notamment pour trahison
et diffusion de fausses informations
, en pleine répression des voix critiques du Kremlin.
Des journalistes américains ayant enquêté sur le travail d'enfants migrants, les disparités raciales dans le système judiciaire américain et la violence par armes à feu ont également été récompensés.
Adem Altan, photographe à l'AFP, était finaliste pour le prix de la photo d'actualité, pour son travail sur les conséquences du séisme qui a dévasté le sud-est de la Turquie en février 2023.
Mesut Hancer tient la main de sa fille de 15 ans, Irmak, morte sous les décombres d’un immeuble qui s’est effondré lors d’un puissant séisme en Turquie. Photo prise dans la région de Kahramanmaras le 7 février 2023.
Photo : Getty Images / AFP / ADEM ALTAN
La photo nommée montre un père en train de serrer la main de sa fille décédée, dont le bras dépasse à peine des décombres.
L'autrice Jayne Anne Philipps a remporté le prix de la meilleure fiction de littérature pour son roman Night Watch, sur une mère et une fille dans l'après-guerre de Sécession.
Le prix de la meilleure non-fiction est revenu à Nathan Thrall pour Une journée dans la vie d'Abed Salama. Anatomie d'une tragédie à Jérusalem.
