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À Québec, Les Rayonnantes initient les nouvelles arrivantes à la pratique du vélo

Au premier plan, une femme avec un dossard fait un signe à une jeune fille sur un vélo. Derrière, d'autres filles sont à vélo et attendent leur tour.

Le programme Les Rayonnantes en est à sa troisième année avec une pause en 2023, faute de financement. Plus d'une soixantaine de femmes y ont participé depuis sa mise sur pied.

Photo : Radio-Canada

Depuis trois ans, des bénévoles du programme Les Rayonnantes enseignent les rudiments du cyclisme à des dizaines de jeunes femmes immigrantes de Québec. L'objectif : leur fournir un vélo et toute l’autonomie qui l'accompagne.

Vendredi était une journée pédagogique à Québec. Cependant, dans la cour du Centre Louis-Jolliet, un groupe d’adolescentes et de jeunes femmes recevaient un enseignement bien particulier.

On leur a d’abord appris à bien maîtriser leur bicyclette, car si seules quelques-unes des filles en étaient à leurs premiers coups de pédale à vie, la plupart renouaient avec le vélo après plusieurs années et dans un nouveau pays.

C’est le cas de Danielle Ndouba, 19 ans. J'en ai fait quand j'avais 12 ans. Après, j'ai arrêté quand je suis tombée. Du coup, je recommence, raconte-t-elle.

Suivaient ensuite les cours de mécanique et de sécurité. L’objectif, c’est qu’elles deviennent entièrement autonomes. C’est pour cela qu’elles recevront un vélo, un casque et un cadenas à la fin du programme. Les vélos ont été revalorisés par l'entreprise Cyclo Nord-Sud.

On considère que le vélo peut vraiment être un vecteur d'émancipation, d'autonomisation économique, explique Marie-Soleil Gagné, directrice générale d’Accès transports viables, l’organisme à l’origine du programme Les Rayonnantes.

Pour elle, le fait d’avoir un vélo accroît grandement l’indépendance des jeunes femmes. Elles peuvent vraiment se déplacer sur de plus longues distances, aller à des destinations qui sont plus éloignées sans avoir à attendre l’aide d’un proche, explique-t-elle.

Marie-Soleil Gagné dans une cour d'école. Derrière elle, de jeunes femmes à vélo.

Marie-Soleil Gagné, directrice générale d'Accès transports viables, rappelle que 70 % des cyclistes au Canada sont des hommes.

Photo : Radio-Canada / Flavie Sauvageau

Les femmes sous-représentées chez les cyclistes

Pour Accès transports viables, l’idée consiste à introduire au cyclisme utilitaire une population qui le pratique moins souvent. Au Canada, 70 % des cyclistes sont des hommes, insiste Marie-Soleil Gagné.

Notre objectif, c’est de faciliter les changements de comportements. On vise plus spécifiquement les femmes, parce qu’on sait qu'il y a des freins à l'adoption de ce mode de transport chez les femmes.

Une citation de Marie-Soleil Gagné, directrice générale d’Accès transports viables

Parmi les freins qui empêchent souvent les femmes de choisir le vélo comme moyen de transport, elle cite leurs plus grandes préoccupations quant à la sécurité ainsi que des questions liées à l’éducation et aux normes sociales.

D’ailleurs, toute la formation est faite exclusivement entre femmes, bénévoles et intervenantes incluses, afin d’instaurer un climat de confiance chez les participantes.

Jean Bouchard dans une cour d'école. Au loin, de jeunes filles à vélo.

Jeanne Bouchard est intervenante en milieu scolaire avec Motivaction Jeunesse. Au cours des prochaines semaines, elle supervisera plusieurs sorties en groupe pour que les jeunes femmes qu'elle accompagne maintiennent leurs acquis sur deux roues.

Photo : Radio-Canada / Victor Paré

Un vélo comme outil d’indépendance

Parmi les participantes cette année, plusieurs sont encore adolescentes. Elles sont élèves à l’école secondaire de la Cité, dans le quartier Limoilou. Jeanne Bouchard, intervenante chez Motivaction Jeunesse, travaille à l’école et les accompagne dans le projet Les Rayonnantes.

C'est aussi une catégorie où, financièrement parlant, les parents ne peuvent pas offrir plusieurs façons de se déplacer à leur enfant. Des fois, l’autobus n'est pas possible et elles doivent marcher partout, constate-t-elle.

L’arrivée du vélo dans leur vie peut donc changer bien des choses au quotidien, croit l’intervenante.

Ça les fait grandir de pouvoir ne plus être dépendantes de leurs parents, de pouvoir avoir une certaine liberté dans un quartier qu’elles commencent à apprivoiser, parce qu’elles n'ont pas nécessairement grandi ici.

Une citation de Jeanne Bouchard, intervenante chez Motivaction Jeunesse

Samira Touré, une participante de 13 ans, compte utiliser son nouveau vélo pour aller se balader les samedis, histoire de me décoller un peu de mon téléphone, explique-t-elle.

Samira Gokra, 20 ans, explique quant à elle qu'elle est ravie des nouvelles connaissances en mécanique qu’elle a acquises. Je pourrai prendre le vélo pour aller travailler, ça va quand même m'aider, prévoit-elle.

Au cours des prochaines semaines, Jeanne Bouchard accompagnera les adolescentes dans des sorties de groupe pour s'assurer qu’elles maintiennent leurs acquis. Elle leur montrera aussi quels lieux sont facilement accessibles à vélo dans la Basse-Ville de Québec, où elles résident pour la plupart.

Avec la collaboration de Marie-Claire Giffard

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