•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Un tranquillisant pour animaux, toxique pour les humains, consommé dans la rue au N.-B.

Un étalage de petites boîtes du produit.

Des fabricants de mélanges de drogues illégales y ajoutent de la xylazine, un produit employé en médecine vétérinaire qui est dangereux pour les humains.

Photo : Radio-Canada / Ian Bonnell

Radio-Canada

Un produit sédatif pour animaux qui est dangereux pour les humains apparaît plus fréquemment dans les drogues au Nouveau-Brunswick, selon des intervenantes en première ligne.

Il s’agit de la xylazine, un produit utilisé en médecine vétérinaire qui provoque des effets dépresseurs sur le système nerveux central.

Découverte au Canada en 2001 dans des échantillons de drogues soumis par les agences d’application de la loi, elle a commencé à émerger en 2019, indique Santé Canada. On l’a trouvée dans 2324 échantillons au pays de 2012 à 2022.

Le produit est probablement ajouté aux mélanges pour augmenter le volume et renforcer ou imiter les effets d'autres drogues illicites, selon Santé Canada.

Les autorités fédérales ne font état que de cinq cas au Nouveau-Brunswick de 2012 à 2022, mais la xylazine apparaît plus fréquemment.

Ce n’est plus seulement une crise des opioïdes. C’est en fait un approvisionnement de drogues toxiques. Les gens n’ont aucune idée du genre de drogues qu’ils consomment, affirme Julie Dingwell, directrice de l’organisme Avenue B Harm Reduction à Saint-Jean.

Risque de nécrose et d’amputations

La xylazine n’est pas conçue pour être consommée par des humains. Elle peut notamment entraîner une perte de connaissance et la mort de tissus qui doivent être amputés.

La directrice médicale de l’organisme River Stone Recovery Centre à Fredericton, la Dre Sara Davidson, connaît un cas probable d’amputation lié à ce produit.

Cela a tendance à conduire à des ulcères nécrotiques, des plaies ressemblant à une gangrène. Certaines personnes finissent par ne pas guérir et leur peau et les tissus sous la peau meurent jusqu'aux os, explique la Dre Davidson.

Julie Dingwell constate une croissance du nombre de plaies et d’abcès qui coïncide, selon elle, à l'apparition plus fréquente de la xylazine lors de tests en laboratoire.

Les personnes qui vivent dans la rue ou sous une tente sont incapables de soigner ces plaies comme il convient. Cela peut mener à une septicémie, puis à des amputations, sinon à la mort, affirme Mme Dingwell.

Julie Dingwell interviewée par vidéoconférence.

Julie Dingwell, directrice de l’organisme Avenue B Harm Reduction à Saint-Jean, affirme que la situation est très grave.

Photo : Zoom

La clinique de l’organisme Ensemble Moncton emploie une infirmière qui consacre presque tout son temps à soigner des plaies, selon la directrice générale, Debby Warren.

C’est littéralement un gâchis. Je ne peux pas le décrire autrement, dit-elle.

Le centre de prévention des surdoses d’Ensemble Moncton utilise un appareil à spectromètre pour montrer aux consommateurs ce que contiennent leurs produits.

Mme Warren précise que, de janvier à mars, l’appareil a révélé la présence de la xylazine dans 10 % des échantillons testés, soit six échantillons. Le nombre réel est vraisemblablement plus élevé parce que les consommateurs ne font pas tous tester leurs produits.

Debby Warren.

Debby Warren, directrice générale d’Ensemble Moncton, peine à décrire les ravages des drogues contenant de la xylazine. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Pierre Fournier

La xylazine est décelée dans beaucoup, beaucoup d’échantillons testés à Saint-Jean, indique Julie Dingwell. La situation est très grave.

La xylazine augmente également le risque de surdose. La naloxone, un médicament courant en cas de surdose, est inefficace dans ce cas.

Nous pouvions auparavant donner une, deux ou trois injections [de naloxone] pour les ranimer. Nous ne pouvons plus les ranimer. Il est crucial que l’ambulance intervienne chaque fois, souligne Mme Dingwell.

La mort d’une personne liée à la xylazine

La santé publique du Nouveau-Brunswick établit un lien entre la xylazine et la mort d’une personne en 2023, selon le porte-parole Sean Hatchard.

Le ministère de la Santé reconnaît que la toxicité croissante et l'imprévisibilité de l'approvisionnement non réglementé de drogues constituent un problème majeur au Nouveau-Brunswick et partout au Canada, affirme M. Hatchard.

Une trousse contenant de la naloxone.

La naloxone est efficace contre les surdoses d’opioïdes, mais pas contre les effets de la xylazine.

Photo : Radio-Canada / Noémie Rondeau

Cet approvisionnement de plus en plus toxique comprend la xylazine ainsi que de nombreuses autres substances préoccupantes telles que les benzodiazépines, les nitazènes et le fentanyl, ajoute-t-il.

Santé Canada n’a pas encore de données sur les cas de xylazine au Nouveau-Brunswick en 2023.

D’après un reportage de Savannah Awde, de CBC

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Acadie

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Acadie.