Des bannières de la Fierté ne seront plus installées à Woodstock
L'organisme Rainbow Crossing milite en faveur des droits de la communauté LGBTQ+ à Woodstock, au Nouveau-Brunswick.
Photo : iStock photo
Une nouvelle directive de la Municipalité de Woodstock, au Nouveau-Brunswick, limite les types de bannières qui peuvent être accrochées aux lampadaires.
Seules les bannières de promotion du tourisme et du patrimoine seront permises. Cela signifie que celles représentant les drapeaux de la Fierté LGBTQ+ sont maintenant interdites.
Nous sommes déçus de la prise de position de la Ville
, indique Amanda Lightbody, présidente de l’organisme The Rainbow Crosswalk, qui soutient la communauté LGBTQ+ de la région de Woodstock.
Amanda Lightbody est déçue de la décision de la Municipalité sur l'encadrement des bannières.
Photo : Radio-Canada / Sam Farley/Zoom
Les bannières de la Fierté flottent à Woodstock depuis quelques années. En octobre dernier, Mme Lightbody s’est adressée au conseil municipal pour le remercier de cette initiative. Or, c’est à ce moment-là qu’elle a appris que le règlement encadrant le choix des bannières était en processus de révision.
Les changements ont été adoptés en novembre, mais Mme Lightbody dit que son organisme n’a pas été mis au courant. C’est en contactant la Ville pour faire un suivi et en fouillant dans les procès-verbaux qu’elle a constaté que les drapeaux de la Fierté ne seraient plus permis.
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Une multitude
de demandes
Une lettre a été envoyée au conseil municipal pour lui demander une exception. Lors de la réunion du 26 mars, la mairesse Trina Jones a seulement lu une déclaration affirmant que les changements permettent maintenant aux employés municipaux de mieux gérer la multitude
de demandes pour des bannières spéciales.
Cette politique a été conçue pour nous assurer d’un traitement équitable et d’un encadrement transparent des demandes.
Bien que la demande ne réponde pas aux critères prévus, de la part du conseil, je tiens à réitérer que la Municipalité de Woodstock est pour tout le monde, qu’elle accueille tout le monde et qu’elle célèbre la diversité
, a déclaré Mme Jones.
Pente glissante
Amanda Lightbound se dit étonnée mais ajoute avoir remarqué des directives similaires ailleurs au Canada.
Dans ce mouvement, on dit : "On inclut tout le monde, alors on ne reconnaît personne." C’est une dilogie ["sous-discours", ou dog whistle] pour les gens étroits d'esprit
, croit-elle.
La mairesse n’était pas disponible pour une entrevue, mais elle a indiqué dans un courriel ne pas avoir reçu de commentaires négatifs au sujet des nouvelles directives, y compris de la part de Rainbow Crosswalk.
La Ville n’a pas non plus indiqué le nombre de demandes reçues.
D’autres manifestations anti-LGBTQ+
Depuis quelques années, d’autres incidents défavorables à la communauté LGBTQ+ ont fait les manchettes au Nouveau-Brunswick.
En 2018, la Municipalité de Chipman avait hissé le drapeau de la fierté hétérosexuelle un jour après la levée du drapeau de la Fierté.
L’été dernier, lors de manifestations, le drapeau de la Fierté a été arraché des mains de contre-manifestants.
À Woodstock, une traverse aux couleurs de l'arc-en-ciel a été vandalisée en 2017. La mise en valeur des bannières aux couleurs du drapeau de la Fierté sur les lampadaires était par ailleurs une réponse à ces événements, se rappelle Amanda Lighbody.
En 2017, une traverse pour piétons aux couleurs de l'arc-en-ciel a été vandalisée.
Photo : Gracieuseté : Kristen Stephens
Elle croit que ce genre de visibilité est une façon simple de communiquer l'idée selon laquelle tout le monde est bienvenu.
Lorsqu'on n'est pas représenté, eh bien, on se cache
, explique-t-elle.
La militante observe que plusieurs résidents de Woodstock sont des alliés de la communauté LGBTQ+ mais que c’est déroutant quand le ministre de l’Éducation Bill Hogan, dont la circonscription inclut Woodstock, se porte à la défense d’une politique comme la politique 713.
D’après un reportage de Sam Farley, de CBC
