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Des enfants se brossent les dents à l’école... malgré les réticences d’enseignantes

Des enfants se brossent les dents sous la supervision d'un adulte.

Des écoles d'Amos, du Témiscamingue et de l'Or-et-des-Bois ont adhéré au Programme québécois de brossage supervisé des dents. (Photo d'archives)

Photo : getty images/westend61 / Westend61

De plus en plus d’enseignantes de l’Abitibi-Témiscamingue encouragent les enfants de 4 et 5 ans à se brosser les dents en classe. Cette initiative, à laquelle les écoles peuvent participer de manière volontaire, se heurte toutefois aux réserves de certaines enseignantes en raison de la surcharge de travail et de la pénurie de main-d’œuvre.

Pour Léopoldine Gagnon, qui déploie le programme de brossage de dents dans les écoles d’Amos et des environs, les données parlent d’elles-mêmes : au Québec, un enfant sur deux souffre de caries.

C’est énorme! lance cette hygiéniste dentaire. La première cause d’enfants qui vont en anesthésie générale à l’hôpital, c’est la carie dentaire. Beaucoup d’enfants ont trop de caries. Ça ne peut pas se faire en clinique dentaire.

Au Centre de services scolaire Harricana (CSSH), environ la moitié des écoles primaires adhèrent au Programme québécois de brossage supervisé des dents avec un dentifrice fluoré. Une école primaire du CSS du Lac-Témiscamingue est également à l’essai, tandis que le CSS de l’Or-et-des-Bois concocte un plan d’action pour la rentrée 2024.

Le programme sera toutefois suggéré dans les prochaines semaines aux élèves du préscolaire qui fréquentent les services de garde du CSS de l’Or-et-des-Bois.

C’est une question de prévention et de sensibilisation aux bonnes pratiques d’hygiène de vie, affirme Anik Saumure, directrice remplaçante aux services éducatifs et complémentaires du CSS Harricana. La santé, c’est important pour le bien-être des enfants. On y croit, mais on connaît aussi la réalité de nos écoles. On déploie le programme progressivement.

Une personne regarde l'appareil photo en souriant en adoptant une posture professionnelle dans un lieu intérieur.

Anik Saumure, du CSS Harricana, insiste sur le caractère volontaire du programme de brossage supervisé des dents.

Photo : Gracieuseté du Centre de services scolaire Harricana

Jongler entre retards et santé

Même si ce programme est décrit comme étant clés en main, les intervenantes à Amos n’insistent pas moins sur l'importance de l’adopter de façon graduelle. Plusieurs syndicats étaient d’ailleurs montés au front en 2022 pour décrier cette initiative à l’échelle du Québec.

Nous avons beaucoup de mouvements de personnel et une pénurie de personnel, souligne Mme Saumure. On sait que les tout-petits commencent l’école avec de grands retards. Ce ne sont pas tous les enseignants et tous les éducateurs qui sont prêts à ajouter ce programme dans leurs tâches pour l’instant.

C’est vrai que c’est une tâche supplémentaire et que plusieurs le voient comme ça. C’est pour cette raison qu’on préfère dire que c’est volontaire et qu’on mise sur la sensibilisation. On continue également de sensibiliser les familles.

Une citation de Anik Saumure, directrice remplaçante aux services éducatifs et complémentaires du CSS Harricana

Léopoldine Gagnon reconnaît qu’elle doit composer avec les réticences de plusieurs enseignantes dans le contexte de son travail.

Quand l'enseignante est prête à adhérer au programme, ça se passe vraiment bien. Les enfants adorent faire le brossage de dents et ils prennent rapidement l’habitude. La difficulté, c’est d’encourager l’enseignante à commencer, indique-t-elle.

Une personne sourit en direction d'un appareil photo avec une marionnette dans les mains pour sensibiliser les enfants à l'importance de se brosser les dents.

L'hygiéniste dentaire Léopoldine Gagnon signale qu'elle peut visiter une classe à plusieurs reprises pour aider une enseignante à superviser le brossage des dents des élèves.

Photo : Gracieuseté de Léopoldine Gagnon

Tout-inclus

Mme Gagnon attribue les difficultés d’adhésion à la médiatisation du programme et à la façon dont plusieurs le perçoivent.

Au début, on entendait des enseignantes dire : "Ce n’est pas vrai que je vais brosser les dents de mes élèves." Mais ce n’est pas ça, le programme. Il faut leur donner du temps en classe pour le faire. L’enseignante fournit le dentifrice et doit donner la bonne quantité aux enfants, précise l’hygiéniste dentaire.

Les brosses à dents, les tubes de dentifrice et les supports à brosses à dents sont fournis par les hygiénistes qui, comme Léopoldine Gagnon, travaillent pour le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT). On forme aussi les enseignantes et les éducatrices pour leur montrer comment faire, complète Mme Gagnon.

Le programme de brossage supervisé a été créé par le ministère de la Santé et des Services sociaux en 2017, mais son lancement a été retardé par la pandémie. Les garderies subventionnées, les centres de la petite enfance et les services de garde en milieu familial reconnus peuvent aussi adhérer au programme.

Le Syndicat de l’enseignement de la Jamésie et de l’Abitibi-Témiscamingue a décliné notre demande d’entrevue.

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