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Près de 3000 ressortissants canadiens toujours coincés en Haïti

Un homme lève le drap recouvrant la victime d'une fusillade dans une rue jonchée de déchets.

Un homme lève le drap recouvrant la victime d'une fusillade dans les rues de Pétionville, un quartier de la capitale Port-au-Prince, le lundi 18 mars 2024.

Photo : Associated Press / Odelyn Joseph

Au moment où la crise frappe Haïti de plein fouet, près de 3000 ressortissants canadiens y sont toujours coincés. Si Ottawa dit tenter de rapatrier les Haïtiens admissibles au programme fédéral de réunification, il affirme que la situation sécuritaire complique grandement les choses.

Depuis le complexe hôtelier où il a trouvé refuge, le Québécois David Rocheleau voit les hélicoptères aller et venir, et il attend désespérément le sien. On est coincés ici. S’ils rouvrent l’aéroport, le problème, c’est de prendre un véhicule blindé et de traverser les points chauds pour s'y rendre, relate-t-il.

On réservait des vols et, le jour même, les compagnies nous rappelaient pour nous dire que c’était annulé.

Une citation de David Rocheleau, un Québécois coincé à Haïti

L'entreprise pour laquelle il travaille assumera les coûts de son périple, mais entre-temps, il sent la frustration monter. Le gouvernement canadien a l'équipement militaire nécessaire et a des plans d'urgence [pour nous faire sortir d'Haïti]. Il lui manque juste la volonté, regrette-t-il.

Le reportage de Kim Vermette

Par ailleurs, plusieurs Canado-Haïtiens, partis en Haïti pour l'hiver, sont incapables de revenir, constate Ninette Piou, directrice générale du Centre Na Rive, un organisme communautaire très présent auprès de la diaspora haïtienne à Montréal.

Les parents qui les attendent sont un petit peu inquiets, parce qu'il y a urgence d'agir, urgence de rapatrier... Il faut juste la volonté de le faire, déplore-t-elle.

Difficulté à les faire sortir du pays, dit Miller

Le ministre fédéral de l'Immigration, Marc Miller, a décrit mercredi les difficultés à faire sortir les ressortissants canadiens d'Haïti du fait que l'aéroport [de Port-au-Prince] est fermé et la voie d'issue avec la République dominicaine est fermée.

Marc Miller, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, lors d'un point de presse le lundi 22 janvier 2024.

Marc Miller, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Christinne Muschi

En vertu du Programme humanitaire familial pour les Colombiens, les Haïtiens et les Vénézuéliens, qui crée une autre option de migration vers le Canada, comme l'écrivait le gouvernement de Justin Trudeau le 30 décembre, Ottawa s'était dit prêt à accueillir 11 000 personnes ayant de la famille au Canada.

Il y a des gens qui ont demandé de profiter de cette enveloppe et qui sont admissibles à sortir, a poursuivi le ministre, dans les couloirs du parlement. Le gouvernement canadien priorise ces personnes, mais il y a une difficulté accrue à les [faire] sortir avec ce qui se passe en Haïti.

Des personnes sont enfermées dans un fourgon grillagé.

Des personnes sont détenues en attendant d'être expulsées en Haïti près du pont frontalier séparant l'État haïtien de la République dominicaine. (Photo d'archives)

Photo : Associated Press / Ricardo Hernandez

L'ONU craint un exode massif

Haïti est le théâtre d'une flambée de violences des gangs ces dernières semaines, alors que les Haïtiens attendent l'instauration d'un conseil présidentiel de transition, après l'annonce de la démission du premier ministre contesté Ariel Henry.

Mercredi, l'ONU a rappelé que les Haïtiens doivent bénéficier de la protection des réfugiés et ne pas être renvoyés de force dans leur pays, où les gangs font régner la terreur.

Devant cette situation chaotique, notamment dans la capitale Port-au-Prince, et les craintes d'un exode massif, le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) a pris les devants et a rafraîchi ses directives, qui doivent assurer la protection des Haïtiens les plus vulnérables.

La vie, la sécurité et la liberté des Haïtiens sont menacées par une confluence de violences croissantes des gangs et de violations des droits de la personne.

Une citation de Elizabeth Tan, chef de la division de protection internationale du HCR, dans un communiqué

Le HCR a averti qu'il observait une tendance inquiétante d'Haïtiens entreprenant des périples dangereux, y compris en prenant la mer dans des conditions hasardeuses.

Amy Pope, directrice de l'Organisation internationale pour les migrations de l'ONU, avait fait part d'inquiétudes similaires cette semaine dans un entretien à l'Agence France-Presse. Nous travaillons avec les gouvernements des Caraïbes et des États-Unis pour surveiller les mouvements de personnes et être prêts à réagir en cas d'augmentation des déplacements, a-t-elle déclaré.

Avec les informations de Kim Vermette

Avec les informations de Agence France-Presse

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