Fourchette bleue dévoile sa liste des espèces marines recommandées
L'écoguide Fourchette bleue fête ses 15 ans cette année.
Photo : Radio-Canada / Allison Van Rassel
Exploramer publie la liste de valorisation des espèces marines du Saint-Laurent de son programme Fourchette Bleue pour l'année 2024.
On y retrouve certaines nouveautés, par rapport à l'an dernier, comme le concombre de mer et la myxine du nord, une sorte d’anguille, qui s’ajoutent à la liste des espèces à découvrir.
La crevette nordique et le flétan du Groenland ont cependant été retirés de la liste de Fourchette bleue en raison d'une très forte diminution des stocks.
La liste des espèces marines valorisées par Fourchette bleue en 2024 compte 13 espèces de poissons, 15 fruits de mer, 2 mammifères et 15 variétés d’algues.
Photo : Gracieuseté : Fourchette bleue
Le programme, qui fête ses 15 ans cette année, a gardé toute sa pertinence, selon Sandra Gauthier, directrice générale d’Exploramer. Plus que jamais, on se rend compte qu’on doit diversifier nos captures, et on est là justement pour faire savoir à la population qu’est-ce qui vient d’ici, qu’est-ce qu’on peut manger en provenance du Saint-Laurent
, croit-elle.
Prises accessoires
Mme Gauthier déplore que les processus d’acquisition ne soient pas équivalents pour chacune de ces espèces, ce qui fait qu'elles ne sont pas toutes accessibles pour les consommateurs.
Force est de constater qu’il est beaucoup plus simple pour un Québécois de se procurer de la mactre de Stimpson, par exemple, ou de l’oursin et des algues
, dit Mme Gauthier, en comparant avec des prises accessoires, comme la myxine du nord ou l’hémitriptère atlantique.
L'hémitriptère atlantique, aussi surnommé crapaud de mer, fait partie de la liste de Fourchette Bleue.
Photo : Gracieuseté d'Exploramer
Il faut [...] inciter les pêcheurs à ramener ces espèces-là quand ils en retrouvent sur leur bateau, il faut que l’usine accepte d’acheter ces espèces-là aux pêcheurs et puis le distributeur, le poissonnier…
, énumère Sandra Gauthier.
S’il peut être intéressant d’ajouter ces espèces à nos assiettes, notamment pour éviter les rejets en mer, Mme Gauthier ajoute qu’elles ne doivent toutefois pas constituer des objectifs de pêche.
Apprivoiser le sébaste
La ministre fédérale des Pêches, Diane Lebouthillier, a autorisé les pêcheurs du Québec et de l'Atlantique à pêcher au moins 25 000 tonnes de sébaste, après que le poisson a été soumis à un moratoire pendant presque 30 ans.
Toutefois, certains d'entre eux rapportaient récemment peiner à trouver des acheteurs pour transformer leurs prises au Québec et être contraints de se tourner vers les provinces maritimes pour écouler leurs stocks.
Sandra Gauthier estime pour sa part avoir constaté un fort intérêt pour le sébaste du côté des supermarchés, des poissonniers et des restaurateurs, lors du dernier Salon Fourchette bleue.
Encore faut-il cependant intéresser la population locale à ce petit poisson à la chair mince .On est habitués au Québec à manger des beaux filets de poisson, de même dimension, carrés, sans peau, sans tête, sans arêtes, mais on est un des seuls pays au monde à consommer le poisson de cette manière-là
, dit-elle.
Par ailleurs, pour la directrice d’Exploramer, il est crucial que le sébaste ne soit pas exporté à l’international pour l'instant. C’est aussi à nous de faire un bout de chemin vers ce poisson-là
, conclut-elle.