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Des agriculteurs misent sur l’entraide pour s’en sortir

Des vaches ans une ferme avec du foin.

Des bêtes aux Élevages JMS INC. à Baie-des-Sables.

Photo : Radio-Canada / Emma Guerrero Dufour

Pour lutter contre les remous du climat et contre l'inflation, deux agriculteurs de la Matanie s'échangent foin et fumier.

Jonathan Fortin est éleveur de bovins et Mathieu Chamberland cultive la pomme de terre. Tous deux sont voisins à Baie-des-Sables.

Ils se connaissent depuis la petite école qu’ils ont fréquentée dans leur village, situé en Matanie.

Un homme est photographié dans une grande ferme avec des vaches et du foin.

Jonathan Fortin est éleveur de bovins et copropriétaire des Élevages JMS à Baie-des-Sables.

Photo : Radio-Canada / Emma Guerrero Dufour

Devant les changements climatiques, l’inflation et l'accaparement des terres agricoles par des spéculateurs et en attendans davantage d'aide de la part du gouvernement du Québec, c’est l’union qui fait la force.

Avec l'engrais fourni par son voisin, Mathieu Chamberland, propriétaire de la ferme familiale D. & E. Chamberland, fait pousser ses pommes de terre. Des terres de pommes de terre, c'est très dur sur la matière organique du sol et l'acidité. Avec un peu de fumier chaque année, on vient corriger la matière organique. On a eu des effets après trois ou quatre ans : les rendements de pommes de terre ont augmentés significativement, raconte-t-il.

Un homme est debout devant un champ l'hiver.

Mathieu Chamberland est producteur de pommes de terre à Baie-des-Sables.

Photo : Radio-Canada / Emma Guerrero Dufour

Les 325 vaches de Jonathan Fortin, elles, ruminent le foin cultivé chez les Chamberland. Des parcelles de terre en jachère, sur lesquelles sont cultivées les pommes de terre, permettent de semer du foin pour les vaches de la ferme voisine.

Ça permet d'avoir une stabilité, d'avoir du foin constant. On ne peut pas se permettre d'acheter du foin au prix qu'il est vendu. Au moins, j'ai une valeur sûre, affirme l'éleveur de bovins, qui est copropriétaire des Élevages JMS.

Jonathan Fortin et Mathieu Chamberland, agriculteurs de Baie-des-Sables en Matanie.

En attendant plus d’aide de la part de Québec, deux agriculteurs de la Matanie misent sur l’entraide et la solidarité.

Photo : Radio-Canada / Luc Manuel Soares

Pertes évitées

Difficile de chiffrer les économies sur les coûts de production, mais cette solution permet d'éviter certaines pertes.

C'est surtout les pertes qu'on évite. Les années de sécheresse, où Jonathan devait racheter du foin à 100 $ la balle, comme on a déjà vu en 2019 et en 2020, et où il a été capable de venir chercher 250 ou 300 balles, ça fait un méchant montant d'argent [économisé], explique Mathieu Chamberland.

Tout ce qu'on peut aller chercher en échangeant des terres, ça va nous aider à survivre.

Une citation de Mathieu Chamberland, propriétaire de la ferme D. & E. Chamberland

Cette relève agricole donne espoir à leurs parents. La copropriétaire des Élevages JMS et mère de Jonathan, Sylvie Bouffard, admet que l'agriculture n'est pas un domaine facile. Mais les voir aller, c'est de toute beauté, souligne-t-elle.

Avec les années difficiles et les problèmes économiques, c'est très important de travailler ensemble pour additionner les compétences de chacun, ajoute le père de Mathieu, Éric Chamberland.

Des vaches regardent l'objectif de l'appareil photo en mangeant du foin.

Les Élevages JMS de Baie-des-Sables comptent 325 vaches.

Photo : Radio-Canada / Emma Guerrero Dufour

Le ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire du Canada prévoit que le revenu net des agriculteurs québécois risque de baisser de presque 87 % en 2024, du jamais-vu depuis les années 1930.

De nombreux producteurs agricoles sont d'ailleurs descendus dans la rue vendredi à Rimouski. Ils réclament du gouvernement Legault de nouvelles mesures dans le budget qui sera déposé mardi afin de les soutenir compte tenu de la très forte chute de leurs revenus.

Mathieu Chamberland et Jonathan Fortin partagent les revendications de ces agriculteurs.

Présentement, il y a beaucoup de producteurs qui en arrachent. On ne le cachera pas. On essaye d’innover beaucoup entre nous autres, entre producteurs, avancer, mais à un moment donné, c’est plus haut que nous autres qu’il faudrait que ça bouge pour nous aider vraiment, conclut Jonathan Fortin.

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