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C’est le printemps en février : une vague de chaleur balaie le Québec

Des personnes font de la course à pied aux abords d'un parc où l'on voit plus de pelouse que de neige.

Des adeptes du jogging profitent du temps clément à Montréal, mardi. De la pluie plus ou moins intense suivra sur une bonne partie du Québec avant l'arrivée d'un front froid brutal qu'Environnement Canada prévoit un phénomène de gel soudain.

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

Le temps est beau, le ciel est bleu et le Québec revêt des allures de printemps... pour le moment. La vague de chaleur fera place à de la pluie jusqu'à ce que l'hiver reprenne ses droits, dans la nuit de mercredi de jeudi.

Cette vague de chaleur hivernale peu commune touche à peu près tout le Québec, à l'exception du Nunavik.

Mais il y a une exception : la douceur de l'air se fraiera un chemin jusqu'à Kuujjuaq. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le mercure pourrait y atteindre jusqu'à 5 degrés. La normale à cet endroit durant la nuit à la fin de février est de -27, affirme Maxime Desharnais, météorologue à Environnement Canada.

Par exemple, à Montréal, Environnement Canada prévoit que la douceur et la pluie seront prédominantes mardi et mercredi, ce qui favorisera la fonte rapide du couvert neigeux s'il est existant.

L'accumulation d'eau pourrait être significative à certains endroits, souligne le service météorologique fédéral.

Mardi offre un bel exemple de chaleur hivernale, dit M. Desharnais, qui spécifie que très tôt en matinée, la Montérégie et l'Estrie avaient déjà battu des records.

À Montréal, avec un thermomètre affichant 14,9 degrés Celsius, un record datant de 2000 a été battu (10,9 degrés). Même scénario dans les Laurentides, à Mont-Tremblant, où les 15,3 degrés enregistrés mardi ont détrôné l'ancien record de 11,8 degrés, datant aussi de 2000.

À Maniwaki, en Outaouais, c'est un record (11,8 degrés) vieux d'un siècle qui a été battu mardi, avec les 12,8 degrés enregistrés.

Comme en témoigne le tableau de bord climatique de CBC (Nouvelle fenêtre), les températures des 30 derniers jours ont été extrêmement chaudes par rapport à la moyenne historique.

Véronique Prince en discute avec le climatologue Philippe Gachon.

Ce redoux s'accompagne d'un système qui amènera beaucoup de pluie au Québec, de Témiscaming jusqu'à Blanc-Sablon. Ça inclut le Lac-Saint-Jean, la Gaspésie, Montréal, toute "la gang", illustre M. Desharnais.

Ces secteurs recevront en moyenne de 10 à 20 mm de pluie, mais encore là, il y a des exceptions : en terrains montagneux au nord de Québec, ou encore à Baie-Comeau, plus de 40 mm de pluie pourraient tomber. Et près de la baie des Chaleurs, en Gaspésie, de même que sur la Basse-Côte-Nord, ce pourrait être 50 mm.

Pendant ce temps, les régions de Gatineau et du Témiscamingue pourraient avoir de l'orage et même des coups de foudre : Ça se peut, un orage en hiver, mais ce n'est vraiment pas habituel, dit Véronique Mayrand, chroniqueuse météo à Tout un matin sur ICI Première.

Du temps violent est à craindre aux États-Unis près de la frontière canadienne, mais on a quand même étalé le risque jusqu'à Windsor, dans le Sud ontarien, précise Véronique Mayrand.

Cette vague de chaleur tire son origine du centre des États-Unis; au Texas, par exemple, il a fait jusqu'à 35 degrés Celsius lundi, ajoute Mme Mayrand.

Des amoncellements de neige sur une pelouse par un temps printanier.

Environnement Canada prévoit que d'ici jeudi, le Québec et une partie de l'Ontario expérimenteront un phénomène de gel soudain, soit une baisse de température qui survient en très peu de temps. La pluie qui sera tombée et la neige qui aura fondu risquent de former une couche de glace qui rendra les conditions difficiles.

Photo : Radio-Canada

Mon pays, c'est encore l'hiver

Mais un front froid en provenance des Rocheuses américaines s'en vient. Le nord de la baie Georgienne, en Ontario, et le Québec n'y échapperont pas, tandis que les Maritimes en subiront les effets de façon amoindrie.

Pour Maxime Desharnais, d'Environnement Canada, ce front froid sera l'élément le plus important de tout ce système.

On parle du phénomène de gel soudain, soit une baisse de température qui survient en très peu de temps. C'est ce qu'on va observer.

Une citation de Maxime Desharnais, météorologue d'Environnement Canada

Le retour brutal de l'hiver se fera sentir mercredi matin sur l'ouest de la province, puis se déplacera jusqu'en Gaspésie jeudi matin et à l'est de Blanc-Sablon, jeudi en soirée.

Le reportage de Charlotte Dumoulin.

Montréal enregistrera une douzaine de degrés maximum mercredi en soirée. Jeudi matin? La température sera de -14 degrés.

La pluie qui sera tombée, combinée à la neige qui aura fondu, fera des accumulations d'eau. Et tout cela va geler très rapidement.

Une citation de Maxime Desharnais, météorologue à Environnement Canada

Par conséquent, la chaussée pourrait se transformer en patinoire, ce qui entraînera des conditions routières potentiellement dangereuses. Les régions qui possèdent un couvert de neige, l'Estrie, la Beauce et Chaudière-Appalaches par exemple, pourraient se retrouver avec une sorte de gadoue qui va figer, décrit Maxime Desharnais.

Deux golfeurs s'exercent sur un champ de pratique sur un terrain où subsistent quelques amoncellements de neige.

Un club de golf de l'Estrie a ouvert son champ de pratique et le parcours de 18 trous pourrait être accessible dès la semaine prochaine. Cependant, l'hiver devrait reprendre ses droits dès jeudi au Québec, avec un front froid en provenance des Rocheuses américaines.

Photo : Radio-Canada

Des effets possibles sur les sols et les cours d'eau

Cette météo en dents de scie n'est pas sans conséquence : le temps chaud et la faible quantité de neige reçue pourraient affecter les sols et les cours d'eau dans les prochains mois.

Les prévisions, avec de faibles quantités de neige comme ça, c'est presque assuré que l'été, les débits d'eau dans les cours d'eau seront plus faibles que d'habitude. On n'est pas à l'abri d'une tempête de neige importante dans les prochaines semaines, ce qui pourrait aider à donner un certain répit, explique le professeur associé à la Faculté de génie de l'Université de Sherbrooke Robert Leconte.

Certaines municipalités pourraient se retrouver avec une pénurie d'eau potable si les niveaux des cours d'eau sont trop bas.

La saison des feux de forêt pourrait aussi débuter plus tôt.

Changements climatiques et El Niño

Pour Maxime Desharnais, des tendances s'établissent et on observe des phénomènes se matérialiser sous nos yeux.

Dans un contexte de changements climatiques – et en passant, c'est une année El Niño – on peut s'attendre à avoir des systèmes surprises comme on en vit cette semaine.

Une citation de Maxime Desharnais, Environnement Canada

Mais de là à conclure que la vague de temps doux actuelle est directement liée aux changements climatiques, il y a un pas que le météorologue ne franchit pas. C'est quelque chose qu'on regarde avec un pas de recul, dit-il. Statistiquement, à l'intérieur d'un créneau de temps, il s'est produit tel et tel phénomène.

Mais la météo de cette semaine, soit le fait d'avoir des températures si élevées en février, est quand même assez anormale, ajoute M. Desharnais.

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