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Hausse des cas de VIH : on ne parle plus assez du sida, selon un médecin

Un homme portant des gants pique l'index d'une femme avec une aiguille.

L'épidémie de VIH connaît une recrudescence au Canada alors qu'une «hausse alarmante» de 24,9 % des cas a été signalée partout au pays en 2022, selon la Fondation canadienne de recherche sur le sida (CANFAR).

Photo : Radio-Canada

« C’est clair que le VIH est devenu une maladie banalisée », estime le Dr Réjean Thomas, qui considère que ce serait l’une des hypothèses plausibles pour expliquer l’augmentation de 24,9 % des cas de VIH au Canada.

Ce sont 1833 nouveaux cas de VIH qui ont été déclarés en 2022 au pays, une hausse qualifiée d’alarmante par la Fondation canadienne de recherche sur le sida (CANFAR). Les personnes les plus touchées sont les hommes âgés de 30 à 39 ans.

Un manque de prévention et de sensibilisation?

En entrevue à Tout un matin, le fondateur de la clinique L’Actuel, dont la mission consiste notamment à dépister et à soigner les ITSS et le VIH/sida et à éduquer les gens à ce sujet, s’est dit inquiet du peu d'importance que la société accorde à ce problème. Le médecin dit d’ailleurs avoir l’impression qu’il existe une croyance populaire selon laquelle on peut guérir du VIH.

Ça se traite, mais ça ne se guérit pas. C’est une maladie chronique, dit-il. Il n’y a plus beaucoup de promotion du condom, il n’y a aucune campagne publicitaire, l’éducation dans les écoles semble être minimale. Alors on a affaire à une génération qui n’a pas connu le sida.

On ne parle plus vraiment du sida, la maladie ne fait pas peur.

Une citation de Le Dr Réjean Thomas
Le Dr Réjean Thomas en entrevue.

Le Dr Réjean Thomas

Photo : Radio-Canada

Le médecin, qui milite depuis plusieurs années pour une meilleure accessibilité aux soins de qualité en matière de santé sexuelle, se désole aussi du manque de connaissances des jeunes médecins qui rejoignent graduellement les rangs.

Je reçois des résidents, des étudiants en médecine [et] on me dit qu'on ne parle plus de sexualité dans les facultés de médecine et dans les stages. C'est assez hallucinant, s'inquiète le Dr Thomas.

De l’importance de parler aux plus jeunes

Gregg Rowe a reçu un diagnostic à l'âge de 27 ans, en 1987. C'était Halloween. J’étais dans le bureau de mon médecin, puis elle m’a dit : tu as le VIH, se remémore-t-il. À l’époque, on lui disait qu'il lui restait seulement six mois à vivre.

Tu t’en vas chez toi et tu t’en vas faire ton testament.

Une citation de Gregg Rowe
Un homme est assis devant un journaliste et lui parle. Il y a une plante à l'arrière.

Gregg Rowe vit avec le VIH depuis 36 ans.

Photo : Radio-Canada

M. Rowe vit maintenant avec le VIH depuis 36 ans. Il se fait d’ailleurs un point d’honneur de s'impliquer pour la cause, même s’il dit être inquiet de l’augmentation importante de cas récemment signalée. C’est vraiment préoccupant. Pourquoi, après 30 ans, on voit une telle hausse? Ça ne devrait pas arriver.

En ce sens, il dit travailler à créer des ponts avec les générations plus jeunes et il souligne l’importance d’ouvrir une conversation intergénérationnelle sur le phénomène.

S’il s’est gardé toute sa vie de parler en long et en large de l’événement qui l’a rendu séropositif – survenu contre son gré –, Gregg Rowe espère maintenant que de parler publiquement du VIH pourra convaincre les plus perplexes de la portée cruciale du dépistage.

Moi, je n’ai pas eu le choix. Vous, vous l’avez.

Avec les informations de Mathieu Papillon

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