L’esprit sportif des jeunes change en raison des parents, constatent des experts

Alors que Hockey Terre-Neuve-et-Labrador a annoncé jeudi le retour de la traditionnelle poignée de main à la fin des matchs, des experts sportifs disent avoir remarqué que la culture du sport change chez les jeunes de partout au pays.

Le psychologue sportif David Hancock clame qu’il existe un problème de manque de respect dans le hockey mineur.

Hockey Terre-Neuve-et-Labrador en a surpris plus d’un, en décembre 2023, lorsqu’il a annoncé que la poignée de main à la fin des matchs serait interdite. La décision a été prise après un match où des joueurs et des entraîneurs ont été suspendus, des incidents sur lesquels peu de détails ont été révélés.

Selon David Hancock, qui est aussi professeur agrégé de psychologie du sport à l’Université Memorial, le problème de manque de respect dans la sphère du hockey mineur ne commence pas avec les jeunes.

Le leadership et le respect sont des comportements que l’on apprend, alors si un enfant voit ses parents se montrer agressif pendant un match, il fera pareil, dit-il. Nous avons un problème de respect dans le hockey, tant chez les entraîneurs que des parents, analyse-t-il.

Il soutient également qu’une partie du problème est attribuable au fait que les parents investissent énormément de temps et d’argent dans les sports de ligue mineure. Si les parents sont aussi investis, c'est qu'ils espèrent un rendement de leur investissement, ajoute le psychologue.

Créer un environnement respectueux dans l’aréna

De surcroît, les entraîneurs en demandent beaucoup à leurs joueurs, ce qui peut donner lieu à des interactions agressives sur le banc et créer d'intenses pressions dans l’aréna, ajoute la Dre Shannon Edison, psychologue et mère d'enfants qui jouent au hockey.

Les pratiques parentales ont évoluées, ce qui a aussi mené à une évolution dans la culture du sport, avance-t-elle.

Si un parent a l’habitude de débattre publiquement des décisions des arbitres ou des entraîneurs, l’enfant n’apprendra pas à plaider pour sa propre cause ou ne verra pas la nécessité de s’améliorer, croit-elle.

L’échec, ça fait partie du sport. Si vous n’avez pas le droit de tomber, vous ne verrez pas le besoin de vous améliorer, dit-elle.

Par ailleurs, certains parents sont allés trop loin dans leur façon de préparer leurs enfants à l’adversité, selon la psychologue.

On est arrivé à un point où l’on fait tout afin d’empêcher les situations désagréables, croit la Dre Shannon Edison. Notre rôle serait plutôt d’aider les jeunes à savoir comment gérer la détresse plutôt que d’essayer de tout faire pour qu’ils n’en ressentent jamais.

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Selon ces experts, si l’on n’enseigne pas aux enfants à gérer correctement le stress, il peut se manifester sous d’autres formes, comme l’agressivité dans le sport ou le comportement antisportif.

Les parents agressifs ne constituent qu’une minorité, mais les arbitres et les autres parents ne se sentent pas toujours à l’aise d'intervenir.

Il y a sûrement environ 90 % de joueurs, d’arbitres et de parents qui sont respectueux, estime David Hancock. On doit réfléchir à des outils pour aider les gens à se sentir à l'aise d'intervenir lorsque des comportements inacceptables surviennent.

Avec des informations de CBC