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La chasse commerciale au phoque gris reprend sur l’île Brion

Une petite colonie de phoques gris dans l'eau du Saint-Laurent.

La population totale de phoques gris au Canada est estimée à près de 425 000 individus, selon la dernière analyse de Pêches et Océans Canada. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Une demande de longue date des chasseurs madelinots se concrétise enfin : la chasse commerciale au phoque gris a pu commencer samedi sur l’île Brion après que Québec l’eut autorisée, en décembre dernier.

On s’attend à chasser de 3000 à 4000 phoques, a dit estimer Gil Thériault, directeur de l’Association des chasseurs de phoques intra-Québec, en entrevue au Téléjournal Est-du-Québec. Les bêtes seront transformées à la Boucherie Côte à Côte, la seule de l’archipel.

Portrait.

Gil Thériault, directeur de l'Association des chasseurs de phoques intra-Québec (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Les fenêtres de chasse sont minces : il faut qu’il fasse beau plusieurs jours en ligne, qu’on ait de belles conditions, ce qui n’est pas toujours évident à cette période-ci de l’année, précise-t-il.

Chasser le phoque pour préserver les autres espèces

Pour ce Madelinot, le retour de cette chasse est une réponse cohérente aux bouleversements qui affligent le golfe du Saint-Laurent depuis quelques années.

Il y a une conjoncture d'événements avec le changement climatique, le réchauffement et l’acidification des eaux, l’oxygène dans l’eau qui manque de plus en plus. Il y a plusieurs facteurs qui font que les stocks de poissons ne vont pas très bien et on sait que la prédation du phoque compte pour beaucoup.

Une citation de Gil Thériault, directeur de l’Association des chasseurs de phoques intra-Québec
Un homardier le long des côtes de la Gaspésie.

Certains secteurs des pêcheries sont actuellement plongés dans l'incertitude, notamment en raison de la chute des prises de crevette nordique et de turbot.

Photo : Radio-Canada / Luc Manuel Soares

La population totale de phoques gris au Canada est estimée à près de 425 000 individus, selon la dernière analyse de Pêches et Océans Canada.

Cette activité permettra donc de répondre à un problème écosystémique, selon M. Thériault. Si on regarde ce qui se passe au niveau des pêches, ça n’a jamais été aussi fragile, rappelle-t-il.

De la chasse scientifique à la chasse commerciale

Depuis 2021, les chasseurs pouvaient seulement abattre des phoques sur les berges de la réserve écologique de l’île Brion dans le contexte d'une chasse scientifique supervisée par des chercheurs de l'Université Laval.

Ces chasses ont permis de récolter des données probantes sur l’impact de la chasse sur cette île.

De jeunes phoques gris dans un milieu dunaire.

La colonie de phoques gris de l'île Brion, une réserve écologique à 16 kilomètres au nord de Grosse-Île, aux Îles-de-la-Madeleine (archives).

Photo : Jonathan Vigneau

On savait qu’au mois de janvier, alors que tout est gelé, l’impact des chasseurs sur l’écosystème de l’île Brion serait minime, sinon inexistant, et les quelques données récoltées pendant ces années-là nous ont donné raison, explique Gil Thériault.

Chasse controversée

Même si l’engouement est fort aux Îles-de-la-Madeleine, l’opposition à cette chasse demeure vive chez certains activistes, d'après Gil Thériault.

On avait trouvé une solution absolument parfaite pour utiliser le phoque comme appât pour la pêche aux crustacés. C’est la seule pêche qu'il nous reste et on n’a plus d’appâts parce qu’on n’a plus d’autres poissons. Et puis on s’est fait dire par le gouvernement canadien que les Américains n’aimeraient pas ça qu’on utilise ça, relate-t-il en citant les effet du Marine Mammal Protection Act, une loi américaine.

Deux phoques se prélassent sur la glace.

L'Union européenne interdit le commerce des produits dérivés du phoque depuis 2009, au grand désarroi des chasseurs canadiens, qui dénoncent cette réglementation.

Photo : Gracieuseté : Pauline Carrier

Ce qu’on déplore, c’est que malgré ces dommages à l’écosystème, cette pression-là continue. Elle continue en ayant des impacts [...] sur les communautés côtières de l’est du Canada, conclut M. Thériault.

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