•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Le quart des jeunes de 15 ans en arrache en maths, en lecture et en sciences

L'enquête PISA 2022 évalue les connaissances et les compétences d'élèves de 81 pays, dans trois matières.

Un adolescent dans une salle de classe.

Dans l'ensemble des pays et des économies ayant participé à l'enquête PISA de l'OCDE, une baisse sans précédent des performances a été enregistrée par rapport à 2018, et par rapport à l'ensemble des enquêtes PISA, la première évaluation datant de l'an 2000. (Photo d'archives)

Photo : Getty Images

Bien que le Canada fasse bonne figure dans l'enquête PISA que publie mardi l'OCDE sur la performance des élèves en mathématiques, en lecture et en sciences, les résultats des 81 pays participants illustrent une baisse sans précédent des performances par rapport à 2018.

PISA signifie Programme international pour le suivi des acquis. Et par rapport à 2018, date à laquelle la dernière évaluation du genre avait été menée, le score moyen des pays de l'OCDE a reculé de 10 points en compréhension de l'écrit et de près de 15 points en mathématiques. Ce qui, notent les auteurs de l'enquête, représente trois quarts d’une année d’apprentissage scolaire.

En moyenne, au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), un jeune sur quatre âgé de 15 ans est maintenant peu performant en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en sciences.

Et cette baisse n'est attribuable qu'en partie à l'impact de la pandémie de COVID-19 sur l'apprentissage scolaire. Car déjà, avant 2018, rappellent les chercheurs, une tendance négative ressortait dans les performances en mathématiques de pays comme le Canada, la Belgique, la Finlande, la France et l'Islande, entre autres.

Outre la COVID-19, d'autres facteurs sont avancés par l'OCDE pour expliquer la baisse générale des résultats : la crise d'attractivité du métier d'enseignant, qui touche de plus en plus de pays et affecte la qualité de l'enseignement, le manque de soutien aux enseignants et aux élèves ou de coopération dans les établissements, ou encore l'implication des parents dans la scolarité, qui a baissé par rapport à 2018.

L'enquête PISA, créée en l'an 2000, est produite tous les trois ans, mais en raison de la pandémie, l'évaluation a été tenue en 2022 plutôt qu'en 2021.

Les épreuves qu'elle comporte évaluent les connaissances et les compétences des élèves en mathématiques, en sciences et en compréhension de l'écrit, en se consacrant chaque fois de manière plus approfondie à l'un de ces domaines.

Les jeunes Canadiens se tirent d'affaire

Cette année, l'enquête se penche davantage sur les mathématiques. Au Canada, plus de 23 000 élèves répartis dans plus de 850 écoles y ont participé et l'enquête démontre qu'en mathématiques, les élèves canadiens de 15 ans ont été les seuls d'Amérique du Nord à figurer au palmarès des 10 pays les plus performants.

En tête du peloton en mathématiques? Singapour, la Corée du Sud et Hong Kong.

Au Canada, 78 % des élèves ont atteint un niveau de compétence égal ou supérieur au niveau 2 en mathématiques, considéré comme le niveau de base pour tirer pleinement avantage d'occasions d'apprentissage plus poussées et jouer un rôle actif dans la société.

Une jeune femme lit un roman dans un décor de Noël.

L'enquête PISA a été conçue dans l'intention « d'aider les établissements et les responsables politiques des pays à cesser de chercher des solutions dans les hautes sphères de leurs systèmes d’éducation et à les trouver plutôt parmi les autres enseignants, dans les autres établissements et dans les autres pays », écrivent les auteurs de l'enquête publiée mardi. (Photo d'archives)

Photo : Pixabay

Les élèves du Canada ont aussi obtenu de très bons résultats en lecture. Dans ce domaine, seuls trois pays et deux économies ont dépassé le Canada, soit Singapour, l'Irlande et la Corée du Sud.

Les jeunes du Québec, de l'Ontario et de l'Île-du-Prince-Édouard figurent en tête du classement en lecture, comparativement à ceux des autres provinces.

En sciences, le Canada s'est positionné avantageusement (et ex aequo avec la Finlande) après Singapour, le Japon, Macao, Taïwan, la Corée du Sud, l'Estonie et Hong Kong.

L'enquête démontre qu'au Canada, en mathématiques, les garçons ont réalisé des scores moyens supérieurs à ceux des filles. En lecture, les filles ont constamment obtenu de meilleurs résultats que les garçons, alors que dans le domaine des sciences, filles et garçons ont affiché un rendement semblable.

L'école de la vie, le vrai test

Selon certains, les épreuves PISA sont injustes, car les élèves doivent résoudre des problèmes qu'ils n'ont jamais vus à l'école. Mais la vie est injuste : l'enjeu dans la vraie vie, ce n'est pas de se rappeler ce que l'on a appris à l'école, mais d'être capable de résoudre des problèmes qu'il est impossible d’anticiper.

Une citation de Extrait de l'enquête PISA 2022 publiée par l'OCDE

Ce sont 700 000 jeunes qui ont passé les épreuves du PISA 2022, à un moment où les pays subissaient encore les effets de la pandémie. Malgré cela, 31 pays et économies sont parvenus à atteindre le même niveau de performance que celui atteint en 2018, certains l'ayant même amélioré, le Japon et l'Australie par exemple.

Ces systèmes scolaires ont en commun d'avoir fermé leurs écoles en pandémie moins longtemps que les autres, d'avoir atténué les obstacles liés à l'enseignement à distance et d'avoir entouré leurs élèves d'un soutien continu de la part des parents et des enseignants. Ce qui indique la marche à suivre lorsque d'autres crises se présenteront, suggèrent les auteurs de l'enquête.

Cela dit, les résultats de l'enquête ne montrent aucune différence manifeste entre pays où les écoles ont été fermées de manière limitée en pandémie et ceux où elles ont été fermées plus longuement.

L'aide d'un enseignant, ça compte

Autres constations d'importance : Les données PISA montrent que le soutien des enseignants est particulièrement important en temps de crise, notamment lorsqu’ils apportent un soutien pédagogique et motivationnel supplémentaire.

Par ailleurs, bien qu'il y ait une corrélation positive entre les résultats moyens obtenus par les élèves et le niveau d'investissement injecté dans le système d'éducation, on observe qu’un investissement supplémentaire n’est pas synonyme de meilleure performance des élèves, écrivent les responsables de l'enquête.

Au Québec, ces pistes de réflexion peuvent représenter autant d'arguments pour l'une ou l'autre des parties dans le contexte de la négociation pour le renouvellement du contrat de travail des enseignants.

Mardi, la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) en était à sa neuvième journée de grève, au lendemain d'une nouvelle offre présentée par le gouvernement de François Legault. Pour ce qui est des quelque 100 000 enseignants représentés par la FSE-CSQ, les pourparlers se poursuivent.

Au cœur des négociations : les conditions dans lesquelles se retrouvent élèves et enseignants. Si les parties s'entendent sur le fait que ces conditions doivent être améliorées, elles divergent sur les moyens qui doivent être mis en œuvre pour y parvenir.

Des spectacles mathématiques

Le Conseil des ministres de l'Éducation du Canada affirme que dans l'enquête PISA, les élèves du Québec ont excellé en mathématiques et se sont classés à des niveaux comparables à ceux de certains des pays et économies les plus performants.

C’est dans nos meilleurs scores, se réjouit le mathématicien Jean-Marie de Koninck à propos de ces résultats. En entrevue à Midi info, sur ICI Première, mardi, ce professeur émérite de l’Université Laval attribue cette excellence au fait qu’au Québec, on fait des choses un peu différentes.

Il cite les nombreuses activités parascolaires en mathématiques, l’action de l’Association québécoise des jeux mathématiques (AQJM), créée à la fin des années 1980, les concours mathématiques auxquels participent chaque année 20 000 étudiants (surtout du secondaire) ou encore le logiciel Math en jeu. On fait même des spectacles mathématiques dans les écoles, dit M. de Koninck. C'est la dernière chose à laquelle les gens auraient pensé!

Un échantillonnage qui ne représente pas la réalité?

Toutefois, le mouvement École ensemble (qui promeut l'égalité des chances en éducation et la fin des réseaux privé subventionné et privé sélectif) affirme dans un communiqué, mardi, que les résultats du Québec dans l'enquête PISA pourraient avoir été gonflés par un échantillonnage ne correspondant pas aux normes internationales.

Entre autres raisons, École ensemble évoque le fait que les écoles ont le choix de participer ou pas à PISA. Il est logique de penser que les écoles publiques ordinaires sont plus nombreuses à refuser de passer l’examen, ce qui mènerait à une surreprésentation d’écoles privées subventionnées et d’écoles publiques sélectives, affirme le mouvement.

Comment peut-on croire que les élèves québécois seraient parmi les meilleurs au monde à 15 ans, mais décrocheraient en masse de l’école à 16 ans ? Ça ne colle pas, dit Stéphane Vigneault, coordonnateur d'École ensemble.

Avec les informations de La Presse canadienne et Agence France-Presse

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.