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Entrée à l’université : des élèves de Lorette face au choix de l’anglais ou du français

Rachel Spridzans, Mady Carrière et Janiq Chomini sont dans la bibliothèque de leur école.

De gauche à droite : Rachel Spridzans, Mady Carrière et Janiq Chomini. Les trois élèves du Collège Lorette Collegiate vont à l'université en septembre.

Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest

À la fin de l’année scolaire, les élèves de 12e année de l’école d’immersion francophone Collège Lorette Collegiate doivent choisir de continuer leurs études, soit en français soit en anglais. Une décision déterminante pour le reste de leur vie d’adulte.

Rachel Spridzans, Mady Carrière et Janiq Chomini vont bientôt quitter le College Lorette Collegiate.

Tous les trois iront à l’université. Mady Carrière et Janiq Chomini iront à l’Université du Manitoba et étudieront en anglais.

De son côté, Rachel Spridzans a choisi l’Université de Saint-Boniface. Elle continuera donc de parler français dans le cadre universitaire. Un choix mûrement réfléchi.

Il y avait un peu d'hésitation, admet la jeune fille. À 18 ans, Rachel Spridzans sait déjà qu'elle veut être enseignante. Il y a un grand besoin d'enseignants en français. L'Université de Saint-Boniface est un bon choix pour ça, explique-t-elle, confiante.

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Un papillon devant des livres

Rachel Spridzans est aussi prévoyante. La possibilité d’obtenir de l’aide financière pour étudier en français a influencé ma décision, confie-t-elle.

Les trois élèves sont d’accord pour dire que la promotion des études en français au Manitoba a été très occasionnelle.

La seule fois qu’on a eu une présentation pour nous guider [dans les études en français], on était en 9e année. Il nous a dit que si, nous apprenons le français, nous pourrons voyager le monde. C’est toujours voyager ou être en classe, souligne Rachel Spridzans.

Parmi les 1500 étudiants comptabilisés par l’Université de Saint-Boniface en 2022-2023, une centaine de nouveaux étudiants arrivent d’écoles d’immersion, directement après leur diplôme. Ce chiffre est en baisse depuis les cinq dernières années.

Ces chiffres ne comprennent pas les élèves venant des programmes d’immersion qui auraient pris une pause après le secondaire ou qui auraient étudié dans un autre établissement postsecondaire avant de venir à l’USB. D’après les données de l’Université, ils sont une vingtaine chaque année.

Mady Carrière et Janiq Chomini qui ont décidé d’étudier en anglais avouent avoir eu peur de manquer de choix de cours, si elles avaient opté pour un parcours francophone.

Ma sœur a fait sa première année à l'USB, puis elle a changé juste parce qu'ils n'avaient pas les cours qu'elle avait besoin de faire. Je ne veux pas être dans cette situation, raconte Janiq Chomini.

Elle veut devenir chirurgienne et n’imagine pas réapprendre les termes techniques si elle devait réviser son parcours. C'est plus facile de commencer toutes les choses en anglais, croit-elle.

Approche ludique

Le professeur de géographie et de français du Collège Lorette Collegiate Alex Tétrault reconnaît que la promotion des études en français est rare, mais souligne des efforts pour améliorer le marché du travail francophone.

Alex Tétrault devant un planisphère dans une salle de classe.

Alex Tétrault est professeur de français et de géographie au Collège Lorette Collegiate.

Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest

On voit de plus en plus d’organisations qui vont lutter contre le monopole de l'anglais, affirme-t-il. On va continuer à affronter cet obstacle.

Alex Tétrault sait que dans sa classe d’immersion, la majorité des élèves de 12e année vont continuer vers le système anglophone. Mais, pour le jeune professeur, l’essentiel n’est pas là.

S’il y a des jeunes qui poursuivent leurs études en français, c'est un extrême succès, mais je ne m'attends pas à ce que tous les jeunes continuent à travailler en français.

Une citation de Alex Tétrault, professeur de français et de géographie

Le professeur veut garder l’esprit ludique de la langue pour ne pas décourager ses élèves.

En fait, je n'aime pas vraiment corriger les jeunes. À l'oral, je préfère poursuivre la conversation. Si un jeune poursuit en anglais, ça ne me dérange pas du tout. En tant que professeur, je trouve que les punitions démotivent les jeunes à continuer en français, ajoute-t-il.

À quelques jours de la fin des classes, Alex Tétrault a un souhait. Une des meilleures expériences, c'est quand je vois d’anciens élèves et que je peux leur communiquer en français, résume-t-il.

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