ArchivesL’éclosion des jardins communautaires à Montréal
Jardin communautaire dans l'arrondissement Rosemont–La-Petite-Patrie, à Montréal.
Photo : Radio-Canada / Martin Thibault
Saviez-vous que Montréal compte l’un des plus importants programmes de jardins communautaires au monde? Depuis le milieu des années 1970, ces lopins de terre apportent aux citoyens qui les cultivent beaucoup plus que des légumes et des fines herbes, comme en témoignent nos reportages d’archives.
Les jardins communautaires sont ces grands espaces que les individus se divisent en petites parcelles pour y cultiver des fruits et des légumes.
Au Montréal ce soir du 22 juin 1993, le journaliste Gilles Payette présente un reportage sur les jardins communautaires montréalais.
Montréal ce soir, 22 juin 1993
On voulait sortir de nos maisons et on voulait parler à du monde.
Dans son reportage, le journaliste rencontre Mariette Verhelst, une pionnière des jardins communautaires. Durant les années 1970, avec un groupe de femmes de son quartier, elle demande des lopins de terre à la Ville de Montréal pour pouvoir y aménager des potagers.
C’est l’ex-maire de Montréal Pierre Bourque, alors ingénieur en horticulture au Jardin botanique, qui est convoqué par la Ville de Montréal en 1974 pour créer le premier jardin communautaire.
En 1974, au cours de ce que l’on a appelé le week-end rouge
, plusieurs incendies criminels éclatent durant une grève des pompiers. Plusieurs immeubles du quartier Centre-Sud sont ravagés par les flammes et leurs occupants sont jetés à la rue. La Ville de Montréal souhaite redonner de l’espoir aux citoyens de ce quartier défavorisé.
Le premier jardin fut implanté en 1975 au coin des rues Alexandre-deSève et Lafontaine.
On en a fait ensuite à Côte-des-Neiges, à Parc-Extension, à Saint-Michel. On en a fait partout.
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Comme le mentionnent les jardiniers rencontrés pour le reportage, le jardin est bien souvent plus qu’un potager. Il est un véritable antidote à la solitude
.
Posséder son petit lopin de terre permet de créer des liens avec le voisinage. De plus, 50 % des jardiniers ont des revenus modestes et pour eux, le jardinage peut constituer une aide économique considérable l’été venu.
Plusieurs citadins n’ont pas la chance d’aller à la campagne. Ils décident alors de transporter la campagne en ville.
Où j’habite, c’est un 1 1/2 et il n’y a pas de balcon. Donc, en venant ici, ça me permet d’être dans la nature.
Le 24 septembre 2006, Michel Marsolais de La semaine verte s’intéresse aux jardins communautaires.
La semaine verte, 24 septembre 2006
Comme l’explique l’animateur de l’émission, Errol Duchaine, Montréal fait figure de modèle dans le domaine des jardins communautaires. Nulle part ailleurs ils ne sont aussi nombreux, aussi actifs et protégés.
À Montréal, des animateurs horticoles se promènent d’un jardinet à l’autre pour conseiller les citoyens. C’est le cas de Normand Watier.
Ceux qui sont nouveaux viennent me voir pour savoir de quelle façon disposer leurs légumes, si le compagnonnage est correct, les distances et les profondeurs d’ensemencement...
À Montréal, la diversité des communautés culturelles qui fréquentent les jardins communautaires apporte également une diversité dans les cultures de légumes.
La formule est si populaire que la Ville peine à trouver des espaces pour tous ceux qui souhaitent s’adonner aux joies du jardinage. Les Montréalais sont parfois inscrits pendant des années sur une liste d’attente avant de pouvoir cultiver leur petit lopin de terre.
Selon les chiffres de la Ville de Montréal, on comptait 43 jardins communautaires en 1981, 72 en 1996 et 76 en 2001.
Aujourd’hui, on retrouve 97 jardins communautaires regroupant 7000 jardinets, pour un total de 25 hectares de superficie cultivée.
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